« Avec Couro un nouveau livre s’ouvre. Loin des transes de Djé Balèti, j’ai envie de retracer le parcours qui m’a fait passer des musiques afro-américaines et orientales à la musique occitane. Chemin carnavalesque inspiré de Candide ou de Rabelais…

Après plusieurs décennies de voyages et de tournées, je souhaite commencer ce voyage intérieur, comprendre ce parcours, chemin carnavalesque et ô combien nécessaire, inspiré des voyageurs de la Dive Bouteille, voyage vers soi-même et vers ce qui nous lie les uns avec les autres.

Couro c’est le besoin de sens, le besoin d’avoir un sol sous les pieds et un ciel pour imaginer, c’est ce voyage fantasque à travers l’Amérique des 70’s, l’Afrique des Gnawa, la mystique de la Santeria qui aboutit naturellement au carnaval nissart et à la culture occitane.

Sur ce chemin de bordure, j’y ai rencontré mille questions qui m’ont toujours ramené au même point ; où est la source ?  Qu’est-ce que c’est que la musique ? Si nous partons de l’idée que la musique est l’expression d’un peuple alors qui est le peuple ? J’ai envie d’interroger cela à travers les rencontres et les histoires qui me sont arrivées.

Ce laboratoire que je mets en musique interroge notre histoire, le lien à la culture occitane, la musique populaire, l’improvisation, les gammes non tempérées qui sortent du cadre serré dans lequel nous avons enfermé nos musiques, qui sont à elles seules une parabole de ce que nous avons perdu en chemin, ce chemin qui s’est transformé en autoroute et qui nous écrase. »

C’est cette histoire que je veux vous raconter, et je tiens à la raconter seul avec mon espina électrique, cet instrument occitan oublié que j’ai retrouvé sur un livre et fait revivre avec le luthier Jérôme Desigaud. Je veux raconter cette histoire sans machine, sans looper, avec le silence et l’air qui nous entoure et qui parfois dit mieux les choses que les sons ou les mots. Seul avec cet instrument qui est un vaisseau. »

Jeremy Couraut espina et chant